Quelle transformation numérique voulons-nous ?

L’expression « transformation numérique » est certainement l’expression phare de l’année 2016 et le restera surement en 2017. Nous-mêmes y avons succombé pour prouver les bienfaits du TANu, mais de quoi parle-t-on au juste ?
La possibilité pour une entreprise d’enfin se débarrasser d’une partie de ses collaborateurs afin de les remplacer par des robots ou une intelligence artificielle ?
Si on se réfère aux articles de presse de ce début d’année, voilà une perspective qui semble se préciser.
Au Japon, Numérama nous apprend qu’une Intelligence Artificielle (en l’occurence Watson d’IBM) va remplacer 34 salariés et permettre une économie de 1,1 million de dollars par an (pour un coût de 1,7 million… amortissement en 18 mois).
En France, les syndicats du secteur bancaire s’émeuvent que ce même Watson qui déboule dans les agences pour aider les conseillers semble si performant que le grand remplacement devient envisageable tandis que pendant ce temps, Les Echos se demandent si notre futur avocat ne sera pas un robot
Robots, IA, Chatbot, automatisation… voilà donc les visages que semble prendre la transformation numérique en ce début d’année 2017.
La voiture autonome qui fut la vedette du récent CES 2017 risque d’être réellement autonome : elle va se concevoir toute seule, se fabriquer toute seule, et conduire toute seule ses amis robots qui partiront au boulot en écoutant le dernier tube de l’hologramme de Dalida entièrement composé par leur ami commun Watson…
Cool comme perspective…
Si c’est cela la transformation numérique vers laquelle nous nous dirigeons alors effectivement, il risque d’y avoir quelques résistances légitimes. mais nous croyons encore que cela peut être autre chose.
Si le petit Crahük illustré existait, vous pourriez y trouver la définition suivante de la Transformation numérique :

Capacité de l’entreprise à INTEGRER le numérique dans toutes les composantes de son activité.

Il s’agit en fait pour un chef d’entreprise de trouver les bons leviers numériques adaptés à son activité, à son histoire, à sa culture d’entreprise, et surtout à ses collaborateurs afin d’améliorer le business : vendre plus et mieux, produire mieux, communiquer, améliorer les conditions de travail ou encore inventer de nouveaux produits, de nouvelles activités…
Et tout cela ne doit pas se faire contre les personnes mais avec les personnes… il est évident que les technologies font disparaitre certains métiers, ce n’est pas nouveau mais visiblement le mouvement est parti pour s’accélérer de manière plus ou moins bien contrôlée.
Il faut donc inventer de nouveaux métiers, ou plutôt réinventer les métiers : que devient le conseiller en assurance, en quoi son cerveau, sa sensibilité d’être humain peut lui permettre d’apporter à son entreprise et à ses clients de nouveaux services à plus forte valeur ajoutée que son nouvel ami Watson ? Et celui du chauffeur de taxi (ou du chauffeur Uber) quand son taxi n’aura plus besoin de lui au volant ?
2017 doit être l’année de la transformation numérique des femmes et des hommes. Former et informer pour être capable de changer, de s’adapter tranquillement sur le long terme plutôt que de subir les assauts de Watson & Pepper et de vouloir à tout prix, et à tous les prix, intégrer de la technologie, poussé par des cohortes d’experts en Uberisation.