C’est en remplissant la candidature de TANu.io au challenge Innover à la campagne qu’est venu l’idée de cet article. Pourquoi ne pas se raconter un peu et parler d’autres choses que de digital qui transforme ou de métiers qui disparaissent ? Profitons donc de l’été pour dévoiler un peu les coulisses de TANu Digital, la société qui édite la solution TANU.io.
A l’heure où j’écris ce post, 7h du matin, j’ai la chance d’être assis sur ma terrasse, un grand ciel bleu au dessus de moi et la chaîne des Pyrénées, qui a perdu depuis bien longtemps ses neiges éternelles, qui s’étend face à moi. Premier indice, les Pyrénées pas le ciel bleu, car chez nous il pleut pas mal du fait de la proximité avec l’Océan Atlantique, Océan + Pyrénées = nuages qui s’accrochent.
Vous l’avez compris, nous sommes donc dans le seul département français où se rencontrent Atlantique et Pyrénées : les Pyrénées-Atlantiques. Notez déjà le pragmatisme de ce nom, pragmatisme caractéristique des habitants de ce département : les basques et les béarnais.
Désolé amis Parisiens, mais nous chez TANu, nous sommes plutôt Béarnais. Plus précisément, nous sommes installés à Oloron-Sainte-Marie, sous-préfecture béarnaise du 64, capitale du Haut-Béarn. Ah oui, j’ai oublié de vous préciser à ce stade que le Béarn c’est pas bien grand mais c’est un peu compliqué : Béarn des gaves, Vallées béarnaises, Agglo paloise, Haut-Béarn, Pays de Nay et j’en passe…
Pourquoi installer une telle boîte à Oloron-Sainte-Marie, en Haut-Béarn, alors qu’il serait plus intelligent de se rapprocher d’écosystèmes bien plus intéressants comme la French Tech à Bordeaux, ou même du côté des technopoles Paloises ou basques ?
La première raison, qui se suffit à elle-même, c’est que l’équipe TANu, et j’y inclue les anciens d’Immersive Lab qui vivent de nouvelles aventures actuellement, est composée de gens d’ici, qui ont envie de vivre sur ce territoire et cela nous semble une raison suffisante pour y rester malgré les difficultés que cela peut engendrer parfois.
Car oui, âmes sensibles s’abstenir, développer une startup du numérique (ou une TPE mais c’est mieux de dire startup de nos jours) à Oloron-Sainte-Marie en Béarn, c’est pas facile facile tous les jours….
Balayons rapidement les problèmes d’infrastructures, un très haut débit qui viendra peut-être, un jour, le premier aéroport à 40 km, avec quelques vols réguliers pour Paris qu’il faut réserver assez tôt pour ne pas se faire arnaquer de 600 € pour un aller retour Pau/Paris… La première gare TGV à 30 km, mais pas GV jusqu’à Bordeaux.. donc 2h30 pour rejoindre Bordeaux + 2H de Bordeaux à Paris (ligne qui elle est bien GV), cela fait 4h30 pour faire Pau-Paris, c’est mieux que les 5h30 avant la LGV mais c’est pas le Pérou quand on sait qu’avec un vrai effort d’aménagement du territoire on pourrait mettre Pau à 3H de Paris… Imaginez, départ 6h du Pau arrivée 9h Paris-Montparnasse… ça change la façon de faire du business.
Car le principal inconvénient à vouloir installer une boite, dont le marché est national et bientôt international, à Oloron-Sainte-Marie en Béarn c’est quand même le problème récurrent d’aménagement du territoire que connait notre pays. Disons le, nous sommes absolument invisibles des radars parisiens, à peine plus visibles des radars bordelais (coeur, poumon, rein et foie de notre Grande Région), et tout juste regardés depuis Pau (bon j’exagère, c’est mon côté Caliméro). On vante des structures comme Station F, et c’est normal, mais nous ne pouvons que constater qu’elles participent à la concentration du business sur les métropoles au détriment de l’aménagement du territoire pourtant fer de lance électoraux des discours de nos dirigeants successifs.
Développer une boite à la campagne, trouver des partenaires, des soutiens financiers, des clients, est beaucoup plus difficile qu’en ville mais ce n’est pas une fatalité. Notre territoire nous le prouve tous les jours. Après tout quelques beaux succès sont installés dans la campagne Béarnaise : les chocolats Lindt, les trains d’atterrissages de Messier (Safran), les bérets Laulhère, les eaux d’Ogeu, dans le numérique Octime a connu le succès depuis Salies de Béarn avant de s’installer à Orthez toujours à la campagne même si mieux lotie qu’Oloron.
Vous le constatez dans le numérique, j’ai quand même quelques difficultés à identifier beaucoup de succès dans la campagne béarnaise, même à Pau c’est un peu compliqué même s’il y a quelques belles initiatives.
Néanmoins, nous restons confiants. Après tout, depuis notre piémont Pyrénéen, nous rencontrons de beaux succès, nous gagnons de beaux clients, nous signons de beaux partenariats… Mais la prochaine étape, quand les moyens suivront, consistera certainement à installer une antenne commerciale plus proche des écosystèmes digitaux.
A suivre donc et en attendant si vous venez en vacances dans le Sud-Ouest, passez nous faire un petit coucou à Oloron.
Posez nous des problèmes, nous adorons ça !
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